Le 8 mars, le monde célèbre la Journée internationale des femmes. Partout, on met en avant les réalisations des femmes, leur lutte pour l’égalité des chances et la protection de leurs droits. Pourtant, un paradoxe gênant persiste : alors que les droits des femmes sont à juste titre promus, le droit le plus fondamental de certaines d’entre elles reste totalement ignoré.
Cette année marque le 35ᵉ anniversaire de la dépénalisation de l’avortement en Belgique. Depuis 1990, plus de 500 000 enfants ont été avortés. Ce chiffre ne reflète pas seulement une tragédie de vies perdues, mais aussi celle de milliers de mères qui, sans soutien réel, ont été poussées dans une impasse ou, à tout le moins, abandonnées à leur sort, au point où l’avortement a semblé être la seule issue possible.
L’angle mort du féminisme moderne
Comment se fait-il qu’en 2025, alors que l’avortement n’a jamais été aussi accessible qu’aujourd’hui, les mouvements féministes modernes continuent de scander les mêmes slogans, tout en gardant le silence sur ces femmes qui subissent des pressions pour avorter – de la part de leur partenaire, de leurs parents, de leur employeur ou de leur entourage social ? Comment expliquer que la politique belge (et, plus largement, occidentale) investisse si peu dans de réelles alternatives telles que le soutien financier, le logement ou l’accompagnement psychologique des femmes enceintes ? Plutôt que d’offrir des solutions structurelles, l’avortement demeure l’option par défaut, financée par l’argent public, sans évaluation sérieuse de son impact sur les femmes, en particulier celles qui voulaient garder leur enfant et qui vivent aujourd’hui avec un sentiment d’impuissance écrasant.
Comme si cela ne suffisait pas, certains politiciens et activistes cherchent encore à élargir la législation. Un projet de loi a été introduit au Parlement pour étendre le délai d’avortement de 12 à 18 semaines, supprimer le délai de réflexion obligatoire et supprimer toute sanction pénale pour les médecins en cas de violation des conditions. Pourtant, la majorité des associations médicales alertent sur les conséquences physiques et psychologiques des avortements tardifs.
Ne réalise-t-on pas qu’en continuant à élargir la loi sur l’avortement sans chercher à comprendre ou à améliorer le système qui reproduit inlassablement la même blessure à la gentes féminine est une preuve de stagnation ?
Quelles vraies solutions pour les femmes ?
Notre société peut faire mieux. Plutôt que de pousser systématiquement les femmes en détresse vers l’avortement, nous devons construire un véritable accompagnement :
- Un meilleur accueil pour les mères célibataires et les femmes en situation de précarité ;
- une mise en avant du système de crèche dans les universités et entreprises ;
- Un soutien accru pour les grossesses imprévues, tant sur le plan financier que psychologique, avec un réel accompagnement pour aider à garder l’enfant ;
- Un changement de mentalité, afin que la grossesse ne soit plus perçue comme un « problème », mais comme une vie précieuse et une nouvelle opportunité.
C’est pourquoi nous nous engageons au sein de CLARA Life, et que nous descendrons à nouveau dans la rue le 30 mars à l’occasion de la Marche pour la Vie à Bruxelles. Après 35 ans d’une politique systématique de promotion de l’avortement en Belgique, il est temps de poser la question : quelle société voulons-nous pour les femmes de demain ? Une société où aucune femme ne devrait perdre son enfant faute d’alternative – voilà ce pour quoi nous nous battons, et ce que nous espérons voir, un jour, défendu par les mouvements féministes populaires.
Signé par :
Aziza Mubalirwa, administratrice, CLARA Life
Elisabeth Iweins, administratrice, CLARA Life
Adèle Muret, membre exécutif, CLARA Life
Aline de le Court, membre exécutif, CLARA Life
Sarah Tshikuna Mbuyi, membre exécutif