La pratique de la « gestation pour autrui » ou des « mères porteuses » est contraire aux droits des femmes et va à l’encontre de la dignité humaine. L’enfant devient l’objet d’une transaction, et le corps de la femme, instrumentalisé, devient sujet de marchandisation et négociation.
Par la GPA, la femme est réduite au rôle d’instrument, ce qui s’oppose à sa dignité. Le fait d’utiliser l’utérus d’une femme implique pour celle-ci un abandon total de son corps, mis au service d’autres personnes.
On ne peut pas nier les dangers de la GPA concernant l’évolution psychique de l’enfant. Voudra-t-il retrouver sa gestatrice ? Comment vivra-t-il cette rupture ? Avec quelles angoisses ?
Le docteur Pierre Lévy-Soussan, pédopsychiatre, souligne le risque pour l’enfant de « la rupture imposée. Il ne s’agit pas d’un abandon, mais d’une rupture programmée, délibérée de ce que l’enfant a vécu pendant la grossesse. Une telle rupture a toujours des conséquences psychiques. » Le parallèle établi parfois entre GPA et adoption semble ici erroné, puisque « l’adoption est instituée dans l’intérêt de l’enfant pour pallier un accident de la vie, tandis que le GPA impose, d’une certaine manière, cet accident de la vie à un enfant ».
En mai 2015, avait lieu à Bruxelles, au siège du gouvernement bruxellois, une bourse dont l’« objectif était de mettre en contact des cliniques privées et services d’intervention américains spécialisés dans la gestation pour autrui (GPA) avec des couples homosexuels désirant un enfant. » (Le Vif), Stéphanie Raeymaekers, présidente de Donorkinderen, une association flamande d’enfants nés via des donneurs de gamètes, est venue assister à la journée pour s’informer, puisque le sujet lui tient à cœur, et elle en ressort « choquée » . Elle témoignait au journal Le Soir.
Toute cette conférence est centrée sur le désir des parents. Je constate qu’aucune place n’est accordée à l’enfant. Aucun enfant né par gestation pour autrui n’est venu témoigner aujourd’hui. Ça en dit long !
Il n’y a pas de Gestation Pour Autrui éthique, comme il n’y a pas de marché de l’enfant éthique ou d’esclavage éthique.
Il est impossible de faire la différence entre une GPA « éthique » et une qui ne le serait pas, parce que l’on ne peut pas vérifier qu’il n’y a pas eu d’échange d’argent.
Une légalisation de la GPA consiste à promouvoir l’abandon d’un enfant par sa mère, après l’avoir porté, nourri et avoir des échanges vitaux pendant neuf mois. Il ne peut en aucun cas s’agir d’un geste « éthique ». Gratuit ou non, un enfant ne peut pas être marchandé. Il est d’ailleurs impossible de vérifier qu’il n’y ait véritablement aucun transfert d’argent, de biens ou de services entre la mère porteuse et la mère d’intention.
L’altruisme qui peut animer la mère porteuse ne justifie en aucun cas la pratique de la GPA. C’est oublier qu’il faut distinguer les personnes et les choses. On n’offre pas un bébé comme on offre un cadeau matériel.
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