CLARA Life interpelle le gouvernement – lettre ouverte à M. le Premier Ministre

À l’occasion de l’anniversaire des 35 ans de la loi du 3 avril 1990 dépénalisant partiellement l’avortement, CLARA Life a adressé une lettre ouverte au Premier ministre Bart De Wever. Cette lettre a été signée par dr. Bernard Spitz, professeur ordinaire émérite d’obstétrique-gynécologie (KU Leuven), et M. Wouter Suenens, président de CLARA Life, ainsi que par toute personne qui souhaite s’y associer via le formulaire de signature disponible en bas de page.

Dans cette lettre, les signataires expriment leur profonde inquiétude face aux projets de libéralisation accrue de l’avortement en Belgique, mais aussi face aux initiatives européennes qui visent à (indirectement) imposer l’avortement comme un droit fondamental dans toute l’Union.

Ils rappellent le geste de courage et de conscience du Roi Baudouin, qui en 1990 refusa de signer la loi, craignant qu’elle soit interprétée comme une autorisation sans limite morale. Il exprimait déjà alors son inquiétude pour le respect dû aux plus faibles, en particulier aux enfants à naître porteurs d’un handicap. Son message est aujourd’hui plus que jamais d’actualité.

CLARA Life attire l’attention sur trois enjeux majeurs :

• Allonger le délai légal à 14 ou 18 semaines : une rupture éthique injustifiable

À 14 semaines, un enfant à naître mesure environ 12 cm, pèse 140 g, possède un visage humain, bouge activement, fronce les sourcils, ouvre la bouche, suce son pouce. Son cœur bat, ses organes fonctionnent. Des études indiquent qu’il pourrait même ressentir la douleur dès cette période.

Comment justifier, en pleine connaissance de cause, qu’il soit légalement permis d’éliminer un être aussi clairement humain ?

En 2025, grâce aux avancées médicales et technologiques, nous savons beaucoup plus sur le développement du fœtus qu’en 1990. Il est donc incompréhensible que certains partis souhaitent encore allonger les délais d’avortement, alors que la réalité du petit être humain en développement est aujourd’hui mieux connue que jamais.

• Supprimer ou réduire le délai de réflexion : priver la femme de sa liberté intérieure

Le délai de réflexion de six jours, prévu par la loi, est une protection essentielle. Il ne bloque pas la décision, mais protège la liberté de la femme. Il lui offre un espace de recul pour prendre sa décision sans précipitation, sans pression, sans solitude.

Le supprimer ou le réduire, ce serait abandonner les femmes à l’urgence, parfois à la peur ou à des pressions extérieures. Plusieurs études ont montré que certaines femmes vivent des regrets douloureux après une IVG trop rapide, et que les conséquences psychologiques peuvent être lourdes.

Le délai de réflexion est un temps de respiration, un acte de bienveillance législatif. Il ne doit ni être aboli, ni affaibli.

• L’initiative européenne “My Voice, My Choice” : une menace contre la souveraineté et les consciences