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Mourir dans une vraie dignité !

Un choix dans la douleur n'est pas un choix libre

En Belgique, depuis le 28 mai 2002, la loi belge dépénalise l’euthanasie. C’est-à-dire « l’acte pratiqué par un tiers, qui met intentionnellement fin
à la vie d’une personne à la demande de celle-ci » (article 2 de la Loi Euthanasie). L’euthanasie est pratiquée par un médecin. Il s’agit d’une mort provoquée dans le but de mettre fin à des souffrances jugées incurables.

Mais l’euthanasie est-elle vraiment le seul moyen d’apaiser les souffrances ?

Que nous dit la loi ? ​

Pour les personnes conscientes

  • Le patient est capable et conscient, donc apte à exprimer sa volonté.
  • La demande est volontaire, réfléchie et répétée, et ne résulte pas de pression ; elle doit être signée par écrit.
  • La situation médicale doit être sans issue et engendrer une souffrance physique ou psychique constante et insupportable, qui ne peut être apaisée et qui résulte d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable.
  • Le décès peut être attendue dans un brève échéance.
  • Seulement si le patient est majeur: en cas oû le décès ne pas attendue dans une brève échéance, il est possible de procéder à l’euthanasie, et il faut consulter un spécialiste ou un psychiatre en plus, et laisser un temps d’attente d’un mois.

Pour les personnes inconscientes

  • Le patient doit être majeur ou mineur émancipé (pas de mineur non-émancipé).
  • Il est inconscient et cette situation est irréversible selon l’état actuel de la science.
  • Il est atteint d’une affection accidentelle ou pathologique, grave et incurable.
  • Il a rédigé et signé une déclaration anticipée d’euthanasie ayant une validité illimitée; et peut désigner une ou plusieurs personnes de confiance chargées de dire la volonté du patient.

Pour les mineurs d'âges

  • Depuis 2014, les mineurs d’âge (sans limite d’âge), « dotés de la capacité de discernement et conscients au moment de la demande », peuvent également demander l’euthanasie à condition de se trouver dans une situation médicale sans issue de souffrance physique constante et insupportable qui :

  • Ne peut être apaisée.
  • Entraîne le décès à brève échéance.
  • Résulte d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable.

Conséquences et dérives de l’euthanasie

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Suites psychologiques graves

Nous pouvons observer certaines conséquences graves de la pratique de l’euthanasie. En effet, loin de concerner uniquement la personne qui la demande, l’euthanasie peut engendrer des conséquences sociales profondes. Nous pouvons observer des suites psychologiques chez les membres de la famille du défunt, et des répercussions telles qu’une perte de confiance dans la famille en général et à l’égard des soignants. Vivre l’euthanasie d’un proche peut également fragiliser les personnes plus
vulnérables dont certaines peuvent être incitées au suicide.

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Une banalisation réelle et dangereuse

La banalisation de l’euthanasie en Belgique est réelle et dangereuse.
De plus, la difficulté d’encadrer la pratique de l’euthanasie et les abus et dérives graves qui en découlent est bien présente. La plupart des conditions de la loi sont difficiles à vérifier. Les termes employés sont assez flous et subjectifs. Effectivement, la souffrance elle-même est une notion subjective. Pour les cas de souffrance psychique, le caractère inapaisable est presque impossible à déterminer.
Ainsi, la possibilité d’euthanasie pour souffrance psychique pose une véritable problématique car une telle souffrance est pratiquement impossible à évaluer.

Le corps médical et la pratique de l'euthanasie

A la différence du suicide, l’euthanasie n’est pas un acte réalisé soi-même. Elle implique de la part du corps médical de ne plus seulement soigner mais également de donner la mort.

La loi prévoit une « clause de conscience », en précisant qu’aucun médecin n’est tenu de pratiquer une euthanasie et qu’aucune autre personne n’est tenue d’y participer (article 14 de la loi). Cependant, les institutions ne peuvent plus interdire l’euthanasie dans leurs murs. Dans le cas où le médecin ne veut pas euthanasier, il est obligé de transférer la personne vers un autre médecin.

Les soins palliatifs

Accompagner et non pas tuer.

Les soins palliatifs visent à accompagner et assister le patient dans la dernière phase de sa vie. Ceux-ci lui prodiguent les soins nécessaires à apaiser sa souffrance physique ou psychologique. La vulnérabilité d’une personne ne diminue en rien sa dignité. Mais la question est : Qu’en est-il de la dignité du patient, lorsque, au lieu de l’apaiser, c’est la mort que nous lui proposons comme unique alternative à la douleur ? La mort donnée constitue un abandon définitif. Elle ne sauve en aucun cas la dignité mais supprime un être
qui souffre et qui a besoin d’aide. Même si une demande d’euthanasie doit toujours être accueillie avec beaucoup de respect, elle peut prendre un autre visage, lorsque, grâce à des soins palliatifs de qualité, le patient est entendu, soulagé et entouré

Histoire de l’euthanasie en Belgique

28 mai 2002

Dépénalisation de l’euthanasie en Belgique, sous certaines conditions.

28 février 2014

Ouverture de l’euthanasie
pour les personnes mineures

2020

  • Obligation pour les médecins refusant de pratiquer une euthanasie de renvoyer le patient vers un centre ou une association spécialisée en matière de droit à l’euthanasie
  • Durée de validité illimitée de la déclaration anticipée d’euthanasie
  • Aucune clause écrite ou non écrite ne peut empêcher un médecin de pratiquer une euthanasie : vise l’interdiction des maisons de retraite ou hôpitaux dont le projet exclut le fait de mettre fin à la vie de leurs patients ou résidents par l’euthanasie

Modifications législatives 27 mars 2024 après les a aires Mortier et Nys

  • Distinction faite entre plusieurs categories de conditions, avec des sanctions di erentes en cas de violation :

    1. Conditions de bases : réclusion de dix ans à quinze ans
      • « situation médicale sans issue » qui engendre une « souffrance physique ou psychique »,
        « constante et insupportable », « qui ne peut être apaisée »,
        « et qui résulte d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable ».
      • en cas d’inconscience: situation irréversible
    2. Conditions procédurales : emprisonnement de huit jours à trois ans et d’une amende de 26 euros à 1.000 euros
      • consultation de médecins indépendants et compétent, “quant au caractère grave et incurable de l’a ection” ou ”quant au irréversibilité”
      • en cas de mineur: consultation de pédopsychiatre

  • Suppression de l’anonymat des dossiers d’euthanasie

    • Identification de l’identité du patient et des médecins impliqués

    • Mention des traitements prescrits avant la demande d’euthanasie

    • Les motifs détaillés de la décision

    • Données plus détaillées exigées dans le rapport médical

    • Consultation du dossier médical complet